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Featured Review

Les prix littéraires : une machine à sous !

 

Goncourt, Femina, Renaudot, Médicis etc.... Le mois de septembre rime avec rentrée littéraire et ouvre officiellement la course aux prix. Chaque année, le public est le spectateur d'une mise en scène bien rodée : l'argenterie des prestigieux cafés parisiens est ressortie, les micros ajustés et les discours préparés. La remise des prix reste un moment solennel, une consécration pour l'écrivain promu, mais elle a quelque peu perdu de son piquant, tant elle est en réalité à la merci des grandes maisons d'édition.

 

Le faux suspens des prix littéraires

 

Un moment de célébrité, de reconnaissance et d'émotions fortes pour une poignée d'auteurs, mais aussi une « formalité » pour les grosses maisons d'édition françaises qui raflent, sans surprise, les prix littéraires les plus prestigieux, au grand dam des petits éditeurs. Ces derniers dénoncent un combat perdu d'avance, un suspens illusoire, tant les Gallimard, Grasset, Albin Michel tuent la compétition. Les preuves sont pléthoriques et nul prix n'est épargné: le Goncourt est, depuis dix ans, partagé pour l'essentiel entre Albin Michel (2003, 2013), Acte Sud (2004, 2012) et Gallimard (2006, 2009 et 2011). Le prix Renaudot, quant à lui, récompense principalement deux maisons : Grasset (2011, 2013) et le champion incontesté Gallimard (2003, 2005 et 2007). Un dernier exemple avec le prix Interallié, pour lequel les maisons Grasset (2003, 2006), Fayard (2005, 2011) et Gallimard (2009, 2012, 2013) sont une nouvelle fois sur-représentées. Et l'année 2014 ne devrait pas révolutionner le monde bien huilé des prix littéraires...

 

 

Petits éditeurs versus grandes maisons d'édition : David contre Goliath

 

L'injustice des prix littéraires est vivement dénoncée par les petites maisons d'édition, qui luttent chaque jour pour tenter de dénicher des romans de qualité et de nouveaux auteurs prometteurs, et ce, sans arrière-pensée commerciale. Cette réalité est d'autant plus injuste qu'ils luttent quotidiennement pour leur survie. Un combat inégal, perdu d'avance, avec pour conséquence inéluctable la pauvreté du paysage éditorial français. Car les prix sont une manne financière à qui les reçoit...

 

 

Derrière les prix, des enjeux financiers immenses

 

La crise économique actuelle à laquelle l'édition est confrontée a transformé les prix littéraires en véritables bouées de secours pour les maisons d'édition. Les enjeux économiques sont immenses, tant le public a, pour ces distinctions, une confiance aveugle: la vente d'un roman primé par le Goncourt s'écoule généralement entre 150 000 et 400 000 exemplaires et représente un pourcentage considérable du chiffre d'affaires des maisons d'édition. De quoi leur faire tourner la tête et reléguer l'auteur au second rang.....

 

Faut-il céder à la résignation ?

 

Alors, faut-il se désespérer de ces chiffres faramineux qui pervertissent le monde de l'édition ? Tant que le public sera au rendez-vous, le système ne sera pas encouragé à faire peau neuve, malheureusement. Jurés à la solde des géants de l'édition, prix truqués, voici à l'heure actuelle la triste réalité des prix littéraires. A quand un prix littéraire dont le suspens serait digne d'un grand polar ?  

 

Lionel P.

 

Zulma : une maison d'édition exemplaire.

 

Impossible d'être passé à côté des couvertures éblouissantes qui font aujourd'hui la marque de fabrique des éditions Zulma : des formes géométriques et une explosion de couleurs. Une conception graphique singulière donc, accompagnée d'une ligne éditoriale pointue. Fondée en 1991 dans le Gers, la maison d'édition Zulma – en référence au poème de Tristan Corbière « A la mémoire de Zulma » – est née de l'imagination de deux passionnés de littérature, Laure Leroy et Serge Safran. Depuis maintenant vingt-trois ans, le travail remarquable de Zulma lui a permis de s'installer durablement dans le paysage littéraire français et de s'imposer comme une maison d'édition véritablement à part.

 

 

 

Une maison d'édition aux goûts éclectiques

 

Amoureux des mots et de la littérature dans tout ce qu'elle a de plus riche, les fondateurs des éditions Zulma refusent de s'enfermer dans un seul genre littéraire. Leur crédo pourrait être «qu'importe le registre, seuls l'exigence et l'émotion comptent». De la littérature contemporaine aux classiques oubliés, des œuvres populaires au roman noir en passant par des écrits surprenants, savants, ou des pastiches, Zulma ne s'interdit rien si la beauté du texte peut éblouir le lecteur. Les éditions Zulma ouvrent ainsi leurs portes à de grands auteurs aux profils très divers: les non-conformistes, les auteurs oubliés ou plébiscités, les prodiges d'hier et d'ajourd'hui, mais aussi d'ici et d'ailleurs. Zulma fait, en effet, la part belle à la littérature étrangère. Asiatique, américaine ou européenne, la littérature n'a pour elle aucune frontière.

 

Une équipe éditoriale passionnée et engagée

 

Avec une publication annuelle moyenne de douze ouvrages, les Editions Zulma privilégient un travail minutieux et approfondi, du comité de lecture à la promotion du livre. Ce rythme de publication est un réel gage de qualité : l'équipe éditoriale peut ainsi, après une sélection soigneuse, porter une attention toute particulière et personnelle à chaque livre retenu. Des manuscrits qui lui arrivent bien souvent en anglais, qu'il lui faut transposer, aux côtés de traducteurs passionnés, avec toute la patience et le soin nécessaires. Le travail éditorial s'apparente dès lors à un jeu d'équilibriste : il s'agit de retranscrire toutes les subtilités de l'ouvrage original en offrant une écriture limpide au lecteur. Les auteurs français sont aussi l'objet de toute l'attention de la maison d'édition, qui n'hésite pas, en phase de correction, à les éclairer et à les conseiller dans la version finale du livre. Cet accompagnement étroit permet de créer une vraie relation de confiance avec les auteurs. Ce duo harmonieux auteur/éditeur porte ses fruits à plus d'un titre. Tout d'abord la bienveillance d'un public curieux et exigeant, pour qui la robe multicolore de ces livres est synonyme de qualité et de surprise. Mais aussi la reconnaissance par les pairs : depuis 2002, la maison d'édition Zulma peut s'enorgueillir de compter dans ses rangs sept prix littéraires, dont le prix Renaudot 2009 pour Palestine d'Hubert Haddad et le prix des libraires 2010 pour le fameux Rosa Candida d'Auður Ava Olafsdottir.

 

 

Avec Zulma, l'édition redevient un métier qui mêle la passion et le devoir d'exigence.

 

Margaux M.

 

Edilivre : UNE MAISON D'EDITION SANS DROITS D'AUTEUR

 

 

 

      Lancé en 2007, Edilivre montre des performances économiques étonnantes pour une maison d'édition : la structure revendique plus de 100 000 livres vendus en 2013 et pas moins de 7000 auteurs inscrits sur la plate-forme. A priori séduisant dans son projet de « démocratiser la publication », Edilivre innove un système qui appartient davantage à une activité d'impression à la demande qu'à celle d'une maison d'édition. La structure a mis le doigt sur un véritable vivier financier : la crédulité des auteurs, systématiquement refusés par les maisons d'édition traditionnelles.

 

 

Une maison d'édition sans sélection.

 

     Bien que la structure affirme l'existence de son propre comité de lecture, il apparaît que ce dernier ne remplisse pas sa tâche, et mène à la publication la plupart des manuscrits qui lui sont proposés, indépendamment de la qualité littéraire de ces derniers. Cette stratégie est aisément explicable, dans la mesure où le chiffre d'affaire de la structure est directement lié au nombre de manuscrits publiés. De cette façon, le Journal de l’Édition a lui même mis à l'épreuve le professionnalisme du comité de lecture d'Edilivre, en lui proposant une ébauche de manuscrit volontairement médiocre et inachevé : la maison d'édition a pourtant accepté de publier l'ouvrage, sans proposer de modification, alors même qu'il était objectivement impropre à la publication.

 

 

Une maison d'édition sans correction.

 

    Mais aussi, Edilivre n'assure pas de travail éditorial : si l'auteur ne paye pas, la structure se désengage de la tâche de correction, pourtant essentielle dans une maison d'édition traditionnelle.

Ainsi, après avoir déposé son manuscrit, l'auteur n'a plus la possibilité de lui apporter de modification, et Edilivre publie l'ouvrage tel qu'il lui a été proposé, sans assurer de correction orthographique, syntaxique et stylistique. C'est la qualité même de l'ouvrage qui est remise en cause : Edilivre ne propose en d'autres termes qu'une publication amateur. Le travail de correction est en effet un travail extrêmement minutieux, qui requiert des compétences précises, et qui ne peut être dispensé que par un professionnel.

Ainsi, pour bénéficier des services de correction d'Edilivre, l'auteur doit payer 450 euros à la structure. De cette façon, la maison d'édition, qui cherche à décliner toute identification à l'édition à compte d'auteur s'en rapproche pourtant étrangement : aucune maison d'édition traditionnelle ne demande à ses auteurs d'avancer une somme d'argent pour mener une publication correcte.

 

 

Une maison d'édition sans promotion.

 

    Enfin, le droit d'une publication pour tous affirmé par Edilivre est à nuancer, dans la mesure où il n'est pas suivi d'une campagne de promotion. C'est en effet à l'auteur d'engager les démarches promotionnelles pour vendre son livre : les témoignages dénoncent de fait des résultats de vente bien souvent décevants, et se limitent à une vente confidentielle.

A l'instar de la correction, la promotion est un service payant dispensé par Edilivre. A titre indicatif, la maison d'édition propose aux auteurs de leur accorder une interview, fixée au prix de 249 euros.

 

 

Une maison d'édition sans droit d'auteurs.

   

    Si Edilivre affiche une si bonne santé financière, c'est avant tout parce que le contrat proposé par Edilivre prive la plupart des auteurs de leurs droits d'auteur, qui reviennent à la maison d'édition.

Le contrat prévoit que l'auteur ne peut percevoir ses droits qu'à partir du moment où ceux-ci dépassent 79 euros : en admettant que le prix moyen d'un ouvrage chez Edilivre soit de 17 euros, l'auteur reçoit 2,55 euros par livre vendu. Ainsi, pour que l'auteur perçoive ses droits d'auteur, il faut que celui-ci vende son ouvrage à 31 exemplaires au minimum. Or, en 2013, Edilivre vendait 100 000 exemplaires des 3500 publications de la même année, et des années précédentes. Ainsi, dans le meilleur des cas, un ouvrage est en moyenne vendu à 29 exemplaires. Par conséquent, la majorité des auteurs d'Edilivre ne vendent pas un nombre suffisant d'ouvrages pour percevoir leurs droits d'auteur, qui reviennent directement à la maison d'édition.

Ce contrat est donc uniquement conçu à des fins financières par Edilivre. Celui-ci est d'ailleurs très coûteux à résilier : après sa signature, il est impossible pour l'auteur de mettre fin à son contrat avant un délai de 8 mois, ou celui-ci doit verser une somme de 450 euros (Article 9.1)

 

 

    Ainsi, Edilivre a innové un système éditorial très performant économiquement, mais qui se situe à la frontière de la déontologie éditoriale. D'une part, Edilivre restreint son activité à celle d'impression à la demande, excluant sélection, correction, promotion. D'autre part, la réussite économique d'Edilivre est structurellement associée aux ventes faibles des manuscrits qui lui sont proposés. Ainsi, paradoxalement, l'objectif de cette maison d'édition n'est pas de permettre à ses auteurs d'être vendus à de nombreux exemplaires, mais bien de limiter les ouvrages en vente à une vente confidentielle pour priver les auteurs de leurs droits.

 

Lionel P.

 

 

L'ETONNANT CONTRAT DE BOOKLY

 

 

    A l'heure où de nouvelles formes de structures éditoriales se multiplient, un flou juridique est entretenu par certaines maisons autour de la question des contrats d'édition.

Bien qu'il soit une aubaine pour l'auteur, un contrat éditorial ne doit pas être conclu trop rapidement, au risque d'embarrasser l'auteur par des clauses qui peuvent lui être défavorables.

Bookly, une maison d'édition par crowfunding, propose à ce propos un contrat étonnant, en particulier sur la question des droits d'auteur et de la propriété intellectuelle.

Selon l'article L 121-1 alinéa 2 du Code de le Propriété, l'auteur dispose d'un droit moral sur son œuvre, qui est à la fois perpétuel, imprescriptible et inaliénable (il ne peut être cédé à un tiers). Autrement dit, l'auteur est la seule personne responsable de son œuvre, et celle-ci ne peut être modifiée sans le consentement explicite de l'auteur.

 

Pourtant, sur son site, Bookly met en avant des conditions contractuelles que l'on ne retrouve pas dans les textes de lois originaux.

 

« L’auteur s’engage à effectuer les corrections demandées dans un délai d’un mois après réception des épreuves à modifier qui lui seront remises par l’éditeur. Au cas où l’auteur ne s’acquitterait pas de ces corrections, l’éditeur pourra faire corriger le manuscrit par un tiers de son choix et procéder au tirage de l’œuvre après avoir avisé l’auteur par courrier recommandé avec accusé de réception. L’auteur ne pourra nullement s’opposer au tirage de l’œuvre corrigé (sic) ».

 

Concrètement, le contrat de Bookly lui donne une autorisation pour apporter des corrections à l’œuvre, indépendamment de l'auteur. En d'autres termes, l'auteur ne dispose pas de l'exclusivité de ses écrits, qui peuvent être modifiés par Bookly. De manière tout à fait inhabituelle, une situation de litige entre l'auteur et Bookly sur la question de la correction donne à l'éditeur le dernier mot.

 

Sans être procédurier, il semble nécessaire pour l'auteur d'être vigilant vis-à-vis des maisons d'édition vers lesquelles elles s'engagent. Bien que la publication soit un horizon enviable pour celui-ci, l'auteur ne doit pas pour autant renoncer à son droit moral sur ses œuvres.

 

 

 

 

 

RETOURS SUR LES PRATIQUES EDITORIALES

 

 

      Hormis l'écriture du manuscrit, c'est la quête de publication de celui-ci qui est sans doute l'obstacle le plus dur à surmonter dans la carrière d'un auteur. Les chiffres sont à ce propos éloquents :en France, dans l'édition traditionnelle, un manuscrit sur 10 000 proposés sera distribué en librairies. Aussi, s'il est aujourd'hui difficile pour un auteur de convaincre un éditeur de porter son projet, les expériences dont nous ont fait part quelques auteurs laissent à penser qu'il est encore moins aisé ed trouver un bon éditeur.

 

Les témoignages sur l'auto-édition sont à ce propos révélateurs des surprises et déceptions qu'ont pu rencontrer des auteurs dans le monde de l'édition. D'un côté, la lassitude des lettres de refus à répétition de la part des maisons d'édition traditionnelles. De l'autre, l'illusion du tout-publiable entretenue par certaines structures éditoriales. En fait, Internet a fait exploser le nombre de maisons d'édition à compte d'auteur : certains sont séduits par l'apparente facilité de mener son manuscrit à la « publication ».

Néanmoins, les structures auto-éditoriales suscitent très vite la déception. Dans un témoignage, J.F.J, un auteur, explique que ces maisons ne remplissent les les tâches traditionnelles et primordiales de promotion, de communication, ni de soutien financier, et ceci pour des résultats de vente médiocres. Pour un autre auteur, le constat va encore plus loin, les structures d'auto-édition se limitent à une activité d'impression à la demande très coûteuse pour l'auteur, à qui il revient de gérer la communication et la distribution.

Autrement dit, ces maisons font peser sur les épaules de leurs auteurs le poids de la chaîne éditoriale, pour ne leur proposer en fin de course qu'une vente confidentielle, effectuée sur des plate-formes d'achat en ligne sur Internet.

 

Pour autant, ces témoignages sur les structures éditoriales à compte d'auteur se juxtaposent à une expérience mitigée des éditeurs traditionnels.

Tout d'abord, il est nécessaire de souligner que chacun des témoignages que l'on a pu recueillir faisait mention des lettres de refus à répétition et standardisées de la part des structures éditoriales. Ainsi, en réponse à ses propositions de manuscrit, l'auteur ne reçoit qu'un refus anonyme, injustifié, et surtout largement insuffisant pour lui permettre d'améliorer son écriture, son style, dans le but de rendre son manuscrit publiable.

A l'inverse, D.M, une autre auteur, évoque les difficultés à faire entendre à l'éditeur le point de vue de l'écrivain à propos du manuscrit : D.M explique à ce propos qu'après avoir signé un contrat avec une maison d'édition, cette dernière lui renvoie son manuscrit tout à fait modifié, au point de ne plus reconnaître le style et le récit initiaux de l'ouvrage.

Ainsi, le travail de l'éditeur consiste à proposer des améliorations, à amener l'auteur à apporter des modifications à son manuscrit. Toutefois, apparaît que certaines maisons d'édition s'accordent un droit de réécriture de l'ouvrage, en dehors de tout consentement de la part de l'auteur. Enfin, les expériences rapportées par nos lecteurs font état de maison d'édition traditionnelles assez peu scrupuleuses : c'est le cas notamment d'une structure qui aurait répondu à l'auteur J.F.J : « Vous serez dans nos rayons quand vous vendrez ». Un autre, P.F, raconte que sa maison a signé son manuscrit un mois seulement avant sa liquidation, lui proposant en échange moins de soixante dix euros pour le dédommager. Les témoignages que nous avons pu recueillir invitent les auteurs à la méfiance à l'égard des structures éditoriales, dont certaines tardent ou cherchent à garder l'exclusivité sur les droits d'auteur. Pour G. l'auteur a menacé de traîner son éditeur devant les prud'hommes.

 

     Ainsi, l'expérience même des auteurs montre que le milieu éditorial est à appréhender avec beaucoup de circonspection.

D'une part, les témoignages sur l'auto-édition dénoncent sans surprise le caractère onéreux et insuffisant des services dispensés par ces structures : l'édition à compte d'auteur ne propose bien souvent pas de correction, de diffusion, de distribution ni de communication correctes. Autrement dit, l'auto-édition se cantonne à l'impression à la demande, et décharge le poids de la chaîne du livre sur les auteurs séduits par la promesse d'un accès facile à la publication. Toutefois, certaines maisons traditionnelles sont dénoncées par la plupart de nos témoignages : celles-ci sont toujours très opaques sur leurs critères de sélection, souvent portées sur une ligne éditoriale commerciale, au détriment d'une recherche d'une réelle plus-value littéraire. Enfin, les dérives de certaines doivent pousser les auteurs à définir avec précision la teneur des contrats signés, en particulier sur les droits d'auteur ainsi que les modalités de réécriture du manuscrit.

 

 

LES EDITIONS CHEMIN DE TRAVerse : le pari du numérique

 

 

 

Les éditions chemin de tr@verse voient dans le numérique un second souffle pour le livre. Cette maison d'édition novatrice propose à tout un chacun de télécharger légalement et à prix réduit l'ensemble de leurs publications. Pour autant, la structure s'attache à respecter la chaîne éditoriale, dans le souci de préserver la qualité du livre : chaque manuscrit est sélectionné avec soin par un comité de lecture attentif à une réelle qualité d'ouvrage, tant dans la forme que dans le fond. La maison peut en outre publier sans risque des ouvrages très ciblés à la destination d'un lectorat restreint, comme des livres à vocation d'être partagés par un grand nombre de lecteur. Ainsi, à condition de posséder une liseuse, les éditions chemins de tr@verse permettent au lecteur d'emporter sa bibliothèque avec lui. Pour les lecteurs qui se tiennent encore à distance du livre numérique, la maison d'édition propose leurs manuscrits dans un format papier, grâce au système d'impression à la demande, dans les même conditions que n'importe quelle structure traditionnelle. Quant aux auteurs, l'avantage est clair : accompagné d'une promotion adéquate, ceux-ci ont d'avantage de visibilité, et sont accessibles dans le monde entier. Enfin, les auteurs publiés perçoivent jusqu'à 40% des ventes des ouvrages, soit quatre fois plus que ce que proposent les maisons d'éditions traditionnelles.

 

 

 

LE SALON DU MANUSCRIT : L'ESPOIR DE L'ÉDITION PARTICIPATIVE

 

 

    Face à la rigidité et la domination sur l'activité du livre des maisons d'édition traditionnelles, l'émergence d'internet dans l'univers éditorial avait suscité beaucoup d'espoirs : la diffusion du livre prendrait une nouvelle ampleur. Mais la réalité a été jusque là décevante : les structures traditionnelles conservent leur monopole, tandis qu'internet n'a servi qu'à l'auto-promotion et à quelques dérives éditoriales, comme la promesse illusoire du tout-publiable.

Les potentialités du web séduisent toutefois un nombre grandissant de projets éditoriaux. C'est précisément le cas du Salon du Manuscrit, un site éditorial mis en ligne début 2014.

 

Cette structure associative lance un projet participatif : grâce au net, la maison d'édition élargit son comité de lecture à l'ensemble des internautes inscrits sur son site. Autrement dit, chaque manuscrit déposé par un auteur sur le site est lu et commenté par l'ensemble des lecteurs, qui pourront ensuite décider de voter ou non pour le manuscrit. Pour la première fois dans l'histoire de l'édition, Internet n'est plus simplement un outil d'auto-promotion, mais un outil de sélection.

 

Comment ça marche ? 

 Gratuitement, l'auteur peut s'inscrire pour déposer son manuscrit sur le site www.salondumanuscrit.fr. L'ouvrage doit ensuite réunir 75 votes de lecteurs pour passer en souscription : si celui-ci fait l'objet de 350 commandes, il est publié et distribué en librairie a plus de 1200 exemplaires, accompagné d'une promotion dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pour que le lecteur intègre le comité de lecture, il lui suffit simplement de s'inscrire gratuitement sur le site de la maison d'édition.

 

Sélection & Comité de lecture démocratique

  Pour cette maison, il s'agit de rendre au public le processus de publication : ce sont aux lecteurs d'intervenir directement dans la ligne éditoriale de la structure : les livres distribués en librairie sont les livres qui ont étés approuvés en amont par les lecteurs eux-mêmes. Cette sélection démocratique est à la fois un gage de qualité mais aussi la garantie d'un bon accueil en librairie.

 

Quel avantage pour l'auteur ?

    En déposant leur manuscrits, les auteurs sont assurés d'être lus et commentés par un lectorat anonyme : aux auteurs de prendre en compte les avis constructifs exprimés sur leurs manuscrits pour améliorer leurs ouvrages. Cette nouveauté jete un pavé dans la mare éditoriale : elle répond à une nécessité exprimée par les auteurs d'avoir un aperçu de l'accueil de leur ouvrage par les lecteurs : même si le manuscrit n'atteint pas la publication, il fait l'objet d'un retour et d'avis objectifs : c'est précisément ce que ne permettent pas les structures éditoriales traditionnelles. 

 

Une édition renouvellée

    C'est finalement un projet de co-création qui est proposé ici : l'édition participative telle qu'elle est appréhendée par le Salon du Manuscrit propose un nouveau visage au monde éditorial. Le participatif ne peut encore rivaliser avec les structures d'édition traditionnelles, il offre toutefois au livre de nouvelles perspectives d'avenir.

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